(Ouvrage) Les arrangeurs de la chanson française

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Il y a quelques années, un certain Serge Elhaïk me contacte pour en savoir plus sur Georges Sellers car il travaille sur un ouvrage unique, une collecte colossal de mémoires des arrangeurs de la chanson française, dont Georges Sellers fait partie.

Le 21 Novembre prochain, je vais découvrir cet ouvrage et Serge Elhaïk à l’Auditorium de la SACEM pour la soirée de lancement. A suivre donc, en attendant, ci-dessous plus d’information sur ce bel ouvrage.

(COMMUNIQUE DE PRESSE)

D’Aznavour à Ferrat en passant par Gainsbourg… Découvrez les coulisses de la création des chansons françaises qui ont marqué le XXème siècle. Une somme exceptionnelle et un outil précieux.

Les arrangeurs ? Ce sont ces hommes de l’ombre aussi discrets qu’essentiels à la création musicale. Très peu de choses ont été dites jusqu’ici sur ce métier et ceux qui le font. Cet ouvrage à la dimension encyclopédique, fruit de trente années de recherches et de centaines d’interviews menées par Serge Elhaïk, vient donc combler un manque.

Au fil des pages, on découvre les coulisses de la création des chansons françaises qui ont marqué le XXème siècle.

On apprend par exemple que c’est à Paul Mauriat que l’on doit les superbes arrangements de La Bohème ou de La Mamma d’Aznavour. À Jean-Michel Defaye que l’on doit ceux non moins fabuleux de C’est extra ou Avec le temps, de Léo Ferré. François Rauber fut, lui, l’artisan musical de toutes les chansons mythiques de Jacques Brel; Alain Goraguer celui de l’œuvre entière de Jean Ferrat. Quant aux couples Michel Legrand et Claude Nougaro, Jean-Claude Petit et Julien Clerc, Jean-Claude Vannier et Serge Gainsbourg, Yvan Cassar et Florent Pagny ou Jean-François Berger et Renaud, ils sont les témoins de ces alliances musicales exceptionnelles.

Passionné par les grands chefs d’orchestres-arrangeurs, Serge Elhaïk collabore depuis de nombreuses années avec Radio France où il raconte l’histoire de ces « musiciens de l’ombre ». Il est l’auteur d’une biographie de Paul Mauriat, arrangeur d’Aznavour Paul Mauriat, une vie en bleu parue en 2002.

Serge Elhaïk, Les arrangeurs de la chanson française 200 rencontres, Éditions Textuel
2160 pages, 45 €, parution le 5 novembre, ouvrage publié avec le soutien de la SACEM

Connaissez-vous « vraiment » Joséphine Baker ?

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Le 3 Juin 1906 naquit cette chanteuse et danseuse américaine qui deviendra rapidement une star populaire en France. Pour en savoir plus sur cette artiste, je vous invite à lire quelques anecdotes intéressantes à travers cet article de France Musique « 10 (petites) choses que vous ne savez (peut-être) pas sur Joséphine Baker »

Un film documentaire retrace également l’histoire de Josephine Baker et particulièrement la période 1917-1931 dont voici la bande annonce.

Georges Sellers et son Orchestre du Bal Tabarin ont enregistré une version jazzy du titre phare « J’ai deux amours ».

 

 

Sauvons le Phono Museum !

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Le Phono Museum: Voici un beau lieu qui a besoin d’un petit coup de pouce de tous les passionnés des vieux disques. Personnellement, j’y ai trouvé des disques 78 tours rares, de très bons conseils mais aussi ma valise Teppaz Balad en très bon état de fonctionnement pour écouter les 78 Tours de Georges Sellers que je trouve au fil du temps.

Donc si vous voulez en savoir plus, voici la page en question pour plus d’information:

https://fr.ulule.com/phonomuseum/

Un conseil: allez voir la galerie si vous êtes sur Paris, ça vaut vraiment le détour !

 

 

Glaçoïde du petit marseillais

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A l’époque où Facebook, la télévision ou les affichages publicitaires n’existaient pas, le Glaçoïde était un moyen de communication efficace. Il s’agit d’une plaque en métal avec une photo collée ou même gravée. On en retrouvait beaucoup (et encore aujourd’hui) dans les cafés et bar tabac pour de la publicité pour l’alcool (bière majoritairement).

Les artistes de l’époque et les maisons de disque comme Pathé Marconi ou Gramophone utilisaient également ce support pour communiquer sur l’arrivée d’un nouvel artiste au catalogue ou tout simplement de la star du moment.

Ici, le jeune marseillais Georges Sellers accompagné de son fidèle accordéon, pose pour la Compagnie Française du Gramophone « La Voix de son Maitre ». La photo est signé de G.L. Manuel Frères, studio photographique fondé en 1900 par Lucien et Gaston Manuel.

C’est tous les jours « la vie de château »

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Le 4 Septembre 1946, parait dans le magazine « INTER » une interview de Georges Sellers et ou l’on en apprend un peu plus sur l’ambiance de l’époque.

Voici le contenu de l’article:

Pour Georges Sellers et ses musiciens, c’est tous les jours la « vie de château »

L’orchestre G. Sellers, qu’un grand café des boulevards nous présente, est l’ensemble le plus gai, le plus dynamique, en un mot le plus marseillais de la capitale.

En partant de son chef d’orchestre Georges Sellers, compositeur de toutes les opérettes méridionales: « Marseille mes amours », « Au soleil de marseille », « La vie de château »…jusqu’à l’inénarrable Picatto, enfant terrible de l’orchestre, chacun de ces boute-en-train nous communique une bonne humeur qui n’exclut pas un talent sur.
L’ensemble Sellers interprête tous les genres, du jazz américan à la musique d’opéra. Le symphonique chanteur-parolier Robert Antoni se fait applaudir aussi bien dans les grands air de « Figaro » qu’avec des succès d’outre Atlantique, tandis que Maurice Anry, au physique agréable, triomphe dans « Martha ».
Certains sketchs sont irrésistibles, tel ce « Monsieur Bigoudi » de Georges Sellers, qu’accompagne un french cancan très « Tabarin ». Soudain, au beau milieu d’une valse tzigane les exécutants se lèvent, descendent de l’estrade pour s’égailler autour des tables. Mais le fantaisiste Picatto tente de suivre ses camarades, emportant l’énorme contrebasse, ce qui engendre mille acrobaties qu’il sait pimenter d’histoires marseillaises du dernier cru.

Les marseillais, précurseurs du « V » ! 

J’ai profité de l’entracte pour joindre le chef qui m’a conté avec fierté la belle tenue de son orchestre pendant l’occupation, et depuis la Libération.

– Nous sommes un peu les créateurs, du théâtre aux armées, m’a-t-il dit. Nous avons parcouru tout le front du Rhin avec la 1ère armée française.

G.Sellers est heureux de me rappeler certaines galéjades dont les Allemands firent les frais durant l’occupation en France.

– Nous leur avons donné du fil à retordre…, surtout avec ce « Vé »!

– Le « V »?

– C’est une expression marseillaise que j’avais mise en chanson. C’était aussi une astuce, vous comprenez ? Et j’ai obtenu le croiriez-vous ? l’autorisation de la propagande allemande pour cette chanson…Vous avouerez qu’ils ne sont pas très fort! Aussi quelle douce rigolade dans la salle quand nous reprenions en choeur, devant certains uniformes verts: « Vé ! Vé! Vous m’avez compris…. C’est un petit mot plein d’esprit….qui vient tout droit de Marseille! » Et notre Picatto poussait l’impudence jusqu’à accompagner le refrain d’un geste historique.

« La Belle meunière » en 21 points 

– Vous avez également composé de la musique de films ?

– Le plus souvent en collaboration avec mon ami Scotto: « Angèle »,  » La Femme du Boulanger », « César »… et beaucoup d’autres. Mais le film qui m’a donné le plus de soucis est sans doute « La Belle Meunière ».

Et comme je fouille ma mémoire.

– Ne cherchez pas…le film n’est jamais sorti. Et pourtant, il m’en a donné un tintoin, peuchère! Presque chaque matin Marcel – Marcel, c’est Pagnol – me téléphonait: « Georges! Viens d’urgence au studio, j’ai besoin de toi. » J’accourais immédiatement pour me mettre au travail. Je trouvais Marcel en manche de chemise. « Plus une minute à perdre, mon petit » me disait-il. Et nous entamions aussitôt…une partie de boule en 21 points!…Et voici pourquoi vous ne verrez jamais cette » Belle Meunière » qui nous a donné tant de mal! Il faisait si chaud, bagasse!

La dernière de Picatto

Pour clore cet entretien, Picatto m’a conté une de ces bonnes histoires dans lesquelles il excelle. Cette fois, il ne s’agit pas d’une galéjade, car ce récit de guerre m’a été garanti comme rigoureusement authentique…Il est vrai qu’avec ces Marseillais…

– Des aviateurs américains survolent la Suisse pour aller bombarder l’Allemagne. La radio suisse envoi aux aviateurs un message ainsi conçu: « Vous êtes en territoire Suisse », réponse des américains; « On le sait ». Et les avions poursuivent leur route. Cinq minutes plus tard, second messages des Suisses: « Faites demi-tour immédiatement ou nous ouvrons le feu » Message en retour des américains; « On le sait ». Et l’escadrille poursuit flegmatiquement son chemin. Quelques instants plus tard, troisième message des terriens: « Attention, nous tirons! » Effectivement, les premiers ballonnets blancs commencent à crever au dessous des appareils. Alors, les américains à leur tours envoient ce message ironique: « Vous tirez beaucoup trop bas ». Et les Suisses répondent; « On le sait »

J’ai trouvé l’histoire savoureuse. Mais l’entracte est terminé. Sellers et ses joyeux garçons reprennent possession de l’estrade pour une nouvelle débauche de musique endiablée et de franche gaieté.

L.-J. Laplace

Article Inter